Les ressources en ligne sont de plus en plus nombreuses dans le domaine de l’éducation. Elles peuvent compléter utilement les ressources papiers à condition de les mettre au service d’objectifs pédagogiques.
Leur gestion au sein de l’établissement nécessite plus que jamais une réflexion collective sur les besoins. Quelles sont les ressources qui seront utiles et adaptées à la communauté éducative de l’établissement, élèves mais aussi enseignants ou encore direction, CPE, AED, infirmier, conseiller d’orientation, agents ?
C’est cette démarche qui est initiée par la politique documentaire et qui nécessite dans un second temps de combiner une mise à disposition adéquate et une formation des usagers à leur utilisation. Le confinement aujourd’hui de la communauté éducative interroge plus que jamais chacun collectivement et individuellement et notamment le rôle du professeur documentaliste.
Les ressources à disposition sont pléthores. Nombreux sont les enseignants à partager leurs séances et leurs exercices en ligne. Les institutions annoncent elles-aussi la mise à disposition de ressources de toutes sortes. Les entreprises privées proposent un accès gratuit temporaire et trouvent ainsi un moyen de communiquer et de faire connaître leurs produits. Pourtant ce foisonnement d’offre semble plus risquer de noyer les parents voire les enseignants que de les rassurer.
Tout d’abord, il est important d’évoquer la question de l’accessibilité des ressources numériques. Si l’école tente d’assurer un accès à l’intérieur des établissements scolaires, qu’en est-il en dehors ? Un grand nombre de nos élèves ont maintenant un téléphone connecté mais avec quel abonnement ? Pour quelle lisibilité des pages et sites ? Et pour quelle forme d’interaction ? Sans compte qu’ils ont souvent un écran fissuré… Quand il y a une autre sorte d’accès à internet à la maison cela peut être aussi bien un ordinateur pour toute la famille, avec la question du partage de la connexion, qu’une tablette avec des applications propriétaires qui peuvent générer des problèmes de format. Il ne s’agit pas d’oublier tous ceux qui n’ont aucun écran, pour différentes raisons et à qui il nous faut délivrer l’accès à des informations similaires.
Ensuite, il y a la question du choix. Quelle ressource choisir ? Pour cela il parait nécessaire de partir des besoins et des capacités de chacun, enfants, parents, éducateurs. Pour répondre à cette épineuse question il serait intéressant de faire référence à Vygotsky et plus précisément à la notion de zone proximale de développement qui montre qu’il est important de connaître et de tenir compte de sa position afin d’apporter une réponse adaptée. Quelle est son autonomie ? Quels sont ses centres intérêts ? De quelles informations a-t-il besoin ? Quelles sont ses capacités techniques ? … Les questions sont nombreuses pour une efficacité d’action. Il ne suffit donc pas d’avoir à disposition le plus de ressources possibles mais bien d’y avoir accès et de savoir et pouvoir s’en servir.
Mais le plus important est bien la problématique des usages pédagogiques. Ce n’est pas parce qu’un enfant visionne une vidéo dont le contenu est riche en informations qu’il va pour autant mémoriser ni transposer ces informations. Il est donc fondamental lorsque l’on utilise le numérique d’avoir en amont une intention pédagogique. Dès lors, il sera plus facile de découvrir de quelle ressource nous avons besoin en l’espèce et quel est l’outil approprié à l’apprenant comme à l’enseignant.
C’est pourquoi, le professeur et notamment le professeur documentaliste met au cœur de ses missions cette intention pédagogique qui va être le moteur et le déterminant de ses choix. Au professeur documentaliste de ne pas s’enfermer seul dans la salle qui matérialise le centre de documentation de son établissement mais bien de participer pleinement au défi de la #ContinuitéPédagogique. Ses nombreuses compétences en matière de veille, mais aussi de choix de critères d’acquisition, de mise à disposition des ressources et surtout de formation d’un public allant du jeune enfant à l’adulte expérimenté sont à mettre en œuvre. Les actions possibles sont nombreuses et son expertise utile.
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