Le CDI a toujours été un lieu propice aux apprentissages et les professeur.es documentalistes personnes ressources en la matière. Les progrès des neurosciences ces dernières années ont permis de réinterroger notre manière d’apprendre et apporter de nouveaux outils supports aux apprentissages.
Fortes de cette certitude, nous sommes deux collègues à avoir investi depuis quelques années le champs des neurosciences afin d’approfondir cette question, et avons initié deux dispositifs dans nos établissements respectifs type Cogni’classe.
La première journée de formation, plutôt théorique, a été l’occasion pour nous de les présenter aux stagiaires, chacune ayant défini des modalités différentes, en co-intervention ou non, en détaillant le contenu enseigné à nos élèves : le fonctionnement du cerveau, les neuromythes, le fonctionnement de la mémoire … autant d’éléments essentiels pour aider les élèves à apprendre.
Plusieurs exercices pratiques ont ponctué la journée afin de tester la mémoire des stagiaires et leur permettre de dépasser leurs fausses certitudes liées à la mémorisation (relire une leçon la veille d’un contrôle pour mieux mémoriser par exemple), avant de les déconstruire chez leurs élèves !
La fin de journée était consacrée à la présentation d’outils utilisables avec les adolescents afin de les accompagner dans leur processus de mémorisation : flashcards, reprises expansées et cahier de réactivation, sans oublier le numérique qui nous apporte sur ce point une plus-value indéniable en individualisant les questions pour chaque élève.
La deuxième journée fut l’occasion d’aborder plus spécifiquement le champ de l’EMI et de comprendre de quelle manière les neurosciences pouvaient nous aider à travailler avec nos élèves la résistance aux fausses croyances, fausses nouvelles. Ayant participé au programme de recherche collaborative de LaPsyDE, j’ai pu partager avec les stagiaires les premiers résultats de l’expérimentation et proposer des pistes de travail à la lumière de ces conclusions.
Expliquer aux élèves que notre raisonnement peut être limité par des biais cognitifs, développer avec eux les fonctions exécutives et travailler la capacité d’inhibition, tout cela couplé au traditionnel enseignement de l’EMI permet d’améliorer la capacité de nos élèves à identifier les fausses informations.
La journée s’est achevée sur une petite mise en pratique : associer biais cognitifs et fausses informations !
Lors des sessions suivantes, la notion de pensée a été abordée avec un point sur la thématique de la lecture, au cœur de notre métier. La pensée se construit en partie avec des mots et la maîtrise de ceux-ci va conditionner à la fois la réussite des individus mais aussi leur capacité à réfléchir et à développer un esprit critique.
- Deux autres notions tout aussi essentielles dans notre métier ont été évoquées : les émotions et la motivation. Qu’est-ce que les émotions ? Quelle influence exercent-elles sur notre fonctionnement ? Quelles spécificités à l’adolescence ? Et surtout, comment mieux gérer les émotions des élèves mais aussi les nôtres ?
- Le CDI est un lieu essentiel d’apprentissage social et émotionnel. Perçu comme tel de façon implicite, il est important de clarifier cet aspect du métier, d’interroger la façon dont il est vécu par les différents acteurs, mais aussi de donner des clés de compréhension à chacun. De plus, savoir utiliser les émotions et percevoir les besoins et valeurs qui y sont reliés permet d’activer d’importants leviers de motivation.
- De nombreuses ressources et activités peuvent être proposées aux élèves au CDI dans le cadre de l’acquisition des compétences psychosociales et des différents parcours. Toutes ces notions ont été abordées dans un cadre convivial permettant à chacun(e) de s’exprimer et de partager, ce dont nous avons fort besoin en tant que documentalistes.
Alexandra Gauthier et Marie Pierre